Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les rendements d’un portefeuille d’actifs, qu’il soit patrimonial, composé de liquidités ou encore tout simplement boursier, dépend avant tout de la répartition et du type de vos placements plutôt que de l’argent que vous allez y mettre. Ce principe se traduit dans ce que l’on appelle l’allocation d’actifs ou parfois l’allocation patrimoniale , c’est à dire la répartitions d’actifs au sein de votre stratégie d’investissement. Oui, mais comment construire une allocation d’actifs à la fois simple, efficace et… qui rapporte ? C’est ce que nous allons détailler aujourd’hui, avec en prime des exemples de portefeuilles types.
POURQUOI ET COMMENT CONSTRUIRE UNE ALLOCATION D’ACTIFS PATRIMONIALE ET D’INVESTISSEMENT
Il existe de nombreuses personnes qui, lorsqu’elles se lancent dans l’investissement, se contentent de suivre les conseils qu’on leur donne. « Les actions de l’entreprise GROSDIVIDENDE » ne sont pas chères, c’est le moment d’en acquérir » ; « Investissez dans les résidences étudiantes » ; « Pour sécuriser votre capital en ayant un rendement supérieure au livret A prenez les fonds en Euros d’une assurance-vie » ; « Les cours de la bourse s’effondre du fait d’une épidémie, ce qui va permettre de faire des bonnes affaires sur les marchés boursiers»… Les personnes qui vont suivre ces conseils vont pourtant, au bout du compte souvent perdre de l’argent. Parce que ces conseils ne sont pas bons ? Et bien… pas forcément ! La plupart du temps, l’échec va venir du fait qu’aucun de ces conseils ne va s’inscrire dans une stratégie claire et pérenne de celui qui les applique. Imaginez, c’est un peu comme si vous essayez d’appliquer tous les trucs et astuces qu’on pourrait vous fournir pour améliorer les performances de votre voiture… sans savoir si ces conseils sont valables pour le type de véhicule que vous possédez. Au mieux, vous perdez du temps. Au pire vous grillez votre moteur.
Et l’allocation d’actifs entre dans le cadre de ces stratégies à mettre en œuvre vous permettant d’exploiter, au maximum, la puissance de votre argent. Et ce, que vous décidiez de développer votre patrimoine global personnel, d’investir dans des biens immobiliers ou dans des actifs financiers grâce à la bourse. L’allocation d’actifs est partout et elle a un impact très important sur le rendement de vos investissements mais également sur la sécurisation de ceux-ci.
Pour comprendre comment construire une allocation d’actifs, il faut d’abord comprendre ce que c’est. Nous verrons ensuite les grands principes sur lesquels elle s’appuie avant de voir des allocations d’actifs types en fonction de votre objectif personnel. Après ça vous serez capable de réaliser simplement et rapidement votre propre allocation d’actif.
Allocation d’actifs définition
Selon le principe bien établit sur 1, 2, 3… Richesse, pour utiliser une chose, il faut d’abord comprendre ce qu’est cette chose.
Alors, qu’est-ce qu’une allocation d’actifs ? Pour faire simple, il s’agit de la répartition de votre capital au sein des différents types de placements et d’investissements possibles, de façon à maximiser les rendements et diminuer les risques. En effet, les différents produits financiers sur lesquels vous pouvez investir – les classes d’actifs – ne vont pas réagir de la même façon en fonction des aléas économiques et sociaux du monde qui nous entoure. Un même événement peut faire baisser certaines catégories d’actifs tout en en faisant monter d’autres par exemple. Dans le même temps, elles n’auront pas forcément les mêmes résultats en fonction du rendement recherché, du degré de risque ou même de l’horizon de placement. Dit autrement, l’allocation d’actif est tout simplement la part de chaque types d’actifs que vous allez posséder – et acheter donc – en fonction des objectifs que vous vous êtes fixés.
Prenons un exemple plus parlant pour illustrer ce qu’est une allocation de patrimoine : celui de vos placards de nourriture :
– Vous désirez vous préparer pour une période durant laquelle vous ne pourriez pas beaucoup sortir de chez vous pour aller faire vos courses (comme par exemple la période de confinement suite à la pandémie de Civid-10) ? Dans ce cas vous allez privilégier les quantités de pâtes, riz, farine, sucre, etc. c’est à dire les produits de première nécessité qui ont vous permettre de tenir sur le long terme.
– Si au contraire, vous aimez faire la cuisine et que vous comptez préparer un super plat à vos invités du prochain week-end, vous allez privilégiez des aliments frais, peut être bio mais qui auront une durée de vie plus courte.
– Si vous comptez restez seul un soir et vous faire l’intégrale de « Game of Thrones » devant votre télé, vous allez commandez des pizzas.
– Etc, etc, etc.
Bref, vous l’avez compris, les courses que vous allez faire vont répondre à des critères précis en fonction de vos objectifs culinaires. Et bien l’allocation d’actifs c’est exactement la même chose mais… pour votre argent :
En résumé l’allocation d’actifs consiste à définir la part que vous allez donner à chaque catégorie d’actifs au sein de votre portefeuille d’investissement.
Et pour savoir comment construire une allocation d’actifs c’est encore comme pour vos réserves de nourriture : il faut maintenant établir la liste des commissions !
Les bases d’une stratégie d’allocation d’actifs
Le principe maître d’une bonne allocation d’actifs est le suivant : ne mettez pas vos œufs dans le même panier. Il s’agit donc de suivre un principe de diversification des différentes classes d’actifs.
Pour rappel voici les différents types d’actifs existant :
– Les actions qui offrent de gros rendement.
– Les obligations qui sont censées fournir une certaine sécurité.
– L’or qui est une réserve de valeur.
– Les devises qui peuvent représenter des réserves en trésorerie ou une sécurité de valeur, notamment face à l’inflation.
– L’immobilier qui peut servir comme source de rendement ou comme moyen de sécurisation.
Le principe de diversification, va donc s’effectuer en jouant sur la part de votre capital financier que vous allez mettre dans ces différentes classes d’actifs. Evidemment, rien ne vous oblige à toutes les avoirs. Par exemple, un investisseur n’ayant pas peur de perdre une grande partie de son capital monétaire et cherchant de gros rendement pourrait partir sur une diversification entre seulement deux catégorie d’actifs et ainsi choisir une allocation d’actif de type : 90 % actions / 10 liquidités.
En d’autres termes, sur un capitale financier de 10 000 € il achèterait pour 9 000 € d’actions d’entreprises et conserverait 1 000 € en liquidités. Les rendements seront sans doute très hauts mais si le marché chute (comme cela a été le cas récemment), il peut aussi voir la valeur de son portefeuille descendre de 40, voire 50 %.
Seriez-vous prêt, vous à prendre ce type de risque ? En fait tout dépend de vos objectifs d’investissements. Et ces objectifs vont se cristalliser autour des trois facteurs clefs que sont :
– Le rendement : combien vous voulez gagner.
– Le risque : ce que vous êtes prêt à perdre.
– L’horizon de placement : la durée durant laquelle votre argent sera bloqué.
Je vous renvoi donc à l’article où je vous explique en détail comment interagissent ces trois facteurs clefs de l’investissement .
Comment construire une allocation d’actifs
Evidemment, lorsqu’on débute en investissement, décider d’une stratégie d’allocation d’actifs peut sembler très compliqué. Quelle allocation choisir ? Quels types d’actifs privilégier ? Quels placements financiers effectuer ? Etc. Sans parler des questions plus précises lorsqu’on commencera à s’informer et se former sur le sujet : capitalisation, plus-value ou dividende ? Pour les actifs financiers, actions, trackers, fonds d’investissements, ou autres ? Pour l’immobilier, locatif ou acquisition patrimoniale ? Etc…
En lisant ça, vous vous sentez sans doute déjà perdu et c’est normal ! Mais rassurez-vous. Dans un premier temps, plutôt que d’essayer de fabriquer votre propre allocation d’actifs, il est plus simple d’utiliser des systèmes de répartition de votre argent qui ont été pensés et utilisés par d’autres.
Personnellement, avant de mettre au point mon allocation d’actifs, j’ai simplement utilisé le site Porfoliocharts qui liste un ensemble de portefeuilles ayant fait leurs preuves. Pour les connaisseurs il y a, pour chacun d’entre eux, des analyses techniques sur les résultats de chaque portefeuille… mais honnêtement vous n’êtes pas obligé de les lire.
Pour utiliser le site, en bas à droite cliquer sur « Traduire », choisissez « Français ». Ensuite rendez-vous sur « Portefeuille » puis descendez jusqu’à « Recommandations professionnelles » (Ah Google Trad !!!). Vous trouverez un ensemble d’allocation d’actifs qui vous permettra de faire vos propres choix. Il en existe des très simples (comme le « 60/40 » ou le « permanent portfolio ») ou des plus complexes (comme l’indiciel ou le « Merriman Ultimate »).
Faites votre choix, puis ensuite il vous faudra déterminer les valeurs à mettre dans chaque classe d’actifs. Et si vous vous sentez perdu sachez qu’à la limite il vaut mieux en prendre un (simple) au hasard plutôt que de suivre des conseils au hasard. Vos résultats seront toujours meilleurs ! Sinon, je vous propose une petite sélection d’allocations d’actifs, un peu plus complexes mais visant le maximum de diversité.
Allocation d’actifs et gestion de portefeuille
Il existe de multiples critères pour gérer un portefeuille de titres boursiers. Tous les énumérer serait long, fastidieux et… inutile. Toutefois, nous en citerons ici trois afin de vous permettre comment construire une allocation d’actifs personnelle ou répondant à une stratégie particulière.
– La première est celle décrite dans la majeure partie de cet article, à savoir une répartition de votre patrimoine financier en fonction des grands types d’actifs : placement en valeurs mobilières (action, investissements obligataires, sicav, Opcvm…), placements monétaires (devises et liquidités), or, immobilier physique (individuel, ou au travers d’une Scpi), etc. Ici, c’est donc les équilibrages entre les types d’actifs qui va permettre d’obtenir des gains stables et une certaine sécurité contre, notamment, la volatilité (les fluctuations de la valeur de vos titres si vous préférez) des valeurs ou des titres détenus.
– La seconde est une diversification géographique. En général, la diversification géographique se fait plutôt par ceux investis sur un portefeuille de titres boursiers. Le choix de titre se fera donc sur des sociétés situées dans des pays différents (France, États-Unis, Japon, etc) ou des grandes zones géographiques différentes (Europe, Amérique du Nord, Asie, etc). On considère alors que – même s’il existe des situations d’exception – mes marchés financiers sont décorrélés entre eux et qu’un événement touchant une zone, n’affecte pas forcément les autres zones. Ainsi, l’investisseur va, par exemple, posséder une part de son portefeuille en action du cac 40, une part dans des valeurs asiatiques, américaines, etc. Noter que cette diversification peut aussi se faire, – même si c’est un peu plus complexe – au travers de l’immobilier physique avec des biens locatifs se trouvant dans différents pays.
– La troisième concerne la diversification par secteur d’activités. Globalement, on considère qu’il existe différents grands types d’activités pour des valeurs mobilières : haute technologie, bien de consommation, bien d’équipement, valeurs financières (banque et assurance), valeurs immobilières et foncières et les entreprises de matières premières (énergie, pétrole, etc), la santé, etc. L’équilibre s’obtient donc en répartissant ses investissements dans de multiples secteurs d’activités pour éviter que ce qui affecte une série de valeurs n’aient pas d’influence sur les autres.
Bien évidemment, rien n’empêche de mélanger ces différents types de diversification.
L’allocation d’actifs assurance vie
Vous pensez, peut-être, que dans une assurance-vie il n’y a pas besoin de réaliser une répartition d’actifs ? Et bien vous vous trompez sur toute la ligne. Bien au contraire lorsque l’on connaît la situation critique des assurances vie en France, il est plus que jamais nécessaire de répartir intelligemment son argent dans ce type de produit financier.
Cependant, commençons par une série de mise en garde pour ceux qui souhaiteraient investir au travers d’un contrat d‘assurance vie :
– On vous vend souvent l’intérêt d’un contrat d assurance par le biais de l’attractivité de sa fiscalité. C’est vrai seulement en partie. Même si vous arrivez à obtenir des dégrèvements sur les plus-values réalisées, les prélèvements sociaux peuvent tellement grever ceux-ci (en plus des frais que vous appliquera l’organisme financier) que vous pouvez tout à fait vous retrouver avec un rendement… nul ! C’est ce qui m’est d’ailleurs arrivé récemment : après avoir laissé pendant 10 ans de l’argent tranquillement sur une assurance-vie, je me retrouve, à la sortie avec quasiment la même somme qu’au départ !!! Merci le placement !
– Les fonds, titres ou produits que vous achetez via une assurance vie, que se soit par votre capital de départ ou par des prélèvements réguliers ne vous appartiennent pas ! En cas de faillite de la société d’assurance, vous perdrez la totalité de votre argent.
– Les fonds Euros dont on vente la sécurité… ne le sont absolument plus. En d’autres termes vous pouvez perdre une partie de votre capital en pensant que vous placez votre argent sur des fonds aussi sécurisés qu’un plan d’épargne. Un conseil : si vous avez des fonds euro dans ce type de contrat, liquidez-les au plus vite !
Alors comment construire une allocation d’actifs Dans le cadre d’une assurance-vie ? Afin d’assurer un rendement beaucoup plus correct à ce type de contrat, le plus simple est d’investir votre épargne uniquement en unité de comptes. Ensuite vous pouvez, par exemple, adopter une répartition de type « Swensen » :
– 30 % dans un fond d’actions internationales.
– 30 % dans un fond d’obligation.
– 20 % dans un fond immobilier
– 15 % dans un fond d’action américaine
– 5 % sur les marchés émergents.
Ce type d’allocation d’action permet d’obtenir des rendements annuels de l’ordre de 5 à 6 % et résiste très bien en cas de crise. Je précise qu’il ne s’agit que d’un exemple et non d’un conseil financier ! Les avantages de ce type de répartition est que, d’une part elle a fait ses preuves ; d’autre part, vous pouvez également l’appliquer à un portefeuille bourse via un compte titre.
Quelles répartitions d’actifs pour une allocation de patrimoine ?
Le patrimoine comprend l’ensemble des actifs, de l’argent liquide, des placements (immobiliers ou non) que vous possédez. Evidemment, tout le monde aimerait savoir quelle est la meilleure allocation patrimoniale possible. Et évidemment cela dépend de chaque cas de figure. N’oubliez pas que la gestion de patrimoine est un métier à part entière dans lequel il ne suffit pas simplement de gérer ses valeurs mobilières, immobilières ainsi que sa trésorerie mais bien une stratégie qui comprend l’ensemble de ces éléments mais prend également la fiscalité, le rythme et la teneur des acquisitions de différents type d’actifs, l’horizon d’investissement, les objectifs, etc.
Pour investir sereinement et obtenir un équilibre patrimonial vous pouvez cependant vous inspirer de l’ allocation patrimoine suivante :
– Actions d’entreprises : 20 %
– Obligations : 20 %
– Immobilier Physique : 20 %
– Or physique : 10 %
– Devises : 10 %
– Liquidités : 20 %
L’avantage de ce type d’allocation d’actifs c’est qu’elle est plus ou moins tout terrain et supportera la plupart des crises.
Comment construire une allocation d’actifs
En dernier lieu voyons comment établir une stratégie d’allocation d’actifs étape par étape.
1 – Déterminez le montant du capital que vous allez pouvoir investir.
2 – Choisissez l’une des allocations d’actifs parmi celles qui sont présentées sur Portfolio.com ou ailleurs. Si vous ne savez pas laquelle prendre optez pour les plus simples. Vous aurez ensuite le temps pour les modifier, voire d’en changer.
3 – Sélectionnez les titres que vous achèterez pour chacune des classes d’actifs. Imaginez ça comme une liste de commission et faites la liste de tout ce dont vous aurez besoin. Si vous avez du mal à choisir, vous pouvez vous aider de l’ouvrage de Peter Lynch : « Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse ? « .
4 – Achetez les actifs sélectionnés tout en conservant les proportions données par votre allocation patrimoniale. Ceux-ci peuvent évidemment se retrouver sur des outils financiers différents (PEA, compte-titre, assurance-vie, etc), cela n’a pas d’importance. L’important est que globalement vous respectiez la répartition choisie.
5 – Établissez des règles pour acheter ou vendre vos actifs en fonction de votre stratégie personnelle.
6 – Une à deux fois par an ré-équibrer votre allocation de patrimoine en vendant ce qui est en trop et en rachetant ce qui vous manque.
Avec ces éléments vous en savez désormais bien plus sur comment construire une allocation d’actifs que 90 % des personnes.